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Après toutes ces belles aventures, je
me suis souvent entendu dire :
« Maintenant tu vas pouvoir passer ton permis moto, acheter une grosse cylindrée et tu vas nous faire le tour du
monde ! ». Ce à quoi Nicolas Bouvier aurait peut-être
répondu par sa phrase magnifique : « On croit qu'on
va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui
vous fait, ou vous défait. » Mais là
n'est pas tant le propos : en réalité, caresser de
tels projets, non, ne m'attirait pas, ne m'attirait plus. Je n'en
ressentais plus l'envie pour la simple et bonne raison que
j'avais la sensation d'aller encore trop vite à cyclomoteur. Certes,
j'avais écrit un jour sur ce site que, dans un avenir plus
ou moins lointain, je visais d'autres destinations avec le même
moyen de locomotion, à cette allure de 45 km/h qui me plaisait
tant, d'autres périples dont certains répondaient
à un souhait de voir toujours plus grand : le Massif central
pour prendre un grand bol d'air, l'Écosse pour ne pas rester
sur un échec et découvrir enfin ce pays qui m'envoûtait
à distance, les Alpes pour me hisser vers des altitudes importantes
et admirer depuis là-haut de splendides panoramas, l'Espagne
pour passer des vacances au soleil, le Maroc pour rendre visite
à des amis et parce qu'il est en quelque sorte mythique de
rouler à cyclomoteur en Afrique, et enfin la Russie - Moscou
et Saint-Pétersbourg - pour réaliser un voyage symbolique,
une sorte d'aboutissement, un rêve de gosse ! Mais
il paraît qu'il n'est pas interdit de changer d'avis. Et petit à petit,
en touchant parfois du bout de la chaussure les vertus de la marche à
pied, puis encouragé et véritablement initié
à ses plaisirs par certaines personnes, eh bien c'est tout simplement la
randonnée pédestre qui m'a irrésistiblement attiré. J'étais soudain
persuadé que
c'était dans cette nouvelle forme-là de voyage que j'allais trouver mon plus
grand bonheur, et je me moquais pas mal d'aller à contre-courant d'un système
qui nous incite plus souvent à l'accélération qu'au ralentissement. Au
contraire, je trouvais cela plutôt amusant !
À
présent, donc,
partons arpenter les petites routes et les sentiers en quelques mots et images. Peut-être
alors parviendrai-je à convaincre celles et ceux qui regretteraient
l'arrêt définitif de mes voyages à cyclomoteur
qu'il peut exister des défis et des extases géographiques
plus intenses encore, plus savoureux, plus nobles, plus poétiques.
Pour autant, je n'oublie pas que c'est l'esprit de mes excursions
motorisées qui m'a peu à peu orienté vers celui,
frère, de la marche à pied. En effet, cette nouvelle
passion n'est rien de plus qu'une suite parfaitement logique de
la précédente puisqu'elle s'inscrit exactement dans
le même état d'esprit : s'enivrer des vertus de
la lenteur ! Par
conséquent, tout a bel et bien un sens. Une cohérence.
-
o O o -
Il
est évident que nous allons retrouver beaucoup de similitudes entre les
différents bonheurs d'une excursion à cyclomoteur et les différents bonheurs d'une randonnée pédestre. C'est toujours une histoire de cercle vertueux.
Tout commence toujours par un rêve qui vous
saisit et que vous allez entretenir, que vous allez cultiver ; puis il y a le temps de la préparation, à la
fois agréable et porteur de sens à vos yeux, durant lequel vous construisez
votre projet et réciproquement le projet vous construit ; ensuite vous levez l'ancre pour aller vous
enivrer d'une multitude de plaisirs dans
la nature ; et puis, quand vous revenez chez vous, avec des étoiles dans
les yeux, la tête pleine de merveilleux souvenirs et de sensations délicieuses,
eh bien vous vous laissez conquérir par
d'autres rêves, peut-être plus
ambitieux encore que les précédents mais pas nécessairement, et de nouveau vous allez
mobiliser toute votre passion, toute votre énergie et toutes vos compétences
pour réaliser ces rêves.

Cependant, à pied,
beaucoup de choses changent aussi bien sûr, et nous pouvons commencer
par évoquer des
différences tangibles, d'ordre matériel. Il
convient en effet, déjà, de s'équiper - sac, tente, duvet, tapis de sol etc. -, ce qui a un coût
au tout début mais qui est largement amorti dès que vous pratiquez ce loisir
régulièrement.
En étudiant
l'itinéraire, vous allez guetter cette fois les sentiers balisés, notamment les
célèbres GR - pour Grande Randonnée -, vous allez privilégier les sentiers qui
ne se laissent arpenter qu'à pied et pas autrement, et qui, par rapport aux
routes que vous empruntiez à cyclomoteur, permettent d'accéder
à des endroits plus secrets et bien plus magiques encore.
En ce qui concerne le budget, il va rester
minime : vous paierez éventuellement un trajet en train ou en voiture pour
rejoindre la région que vous voulez explorer et/ou pour en revenir, une nuitée
en camping de temps en temps, quelques cartes topographiques, et puis de la nourriture, que vous auriez de
toute façon payée en restant chez vous.
Dans les villages, vous apprenez donc à
repérer rapidement les boulangeries ou les petites épiceries, et les
commerçants acceptent toujours volontiers de remplir vos bouteilles d'eau,
l'eau étant quand même et de loin votre carburant le plus essentiel. Et vous
prenez vite toute la mesure de sa vraie valeur.
-
o O o -
Et puis il va y
avoir d'autres différences, mais impalpables, intérieures, philosophiques. Et
ici je voudrais illustrer mon propos par un exemple très concret. En février
2009, j'ai entrepris une assez longue marche, partant de chez moi,
de Longpont-sur-Orge, et, seul, cheminant jusqu'à Angoulême. Et cette marche,
qui a duré douze jours, s'est très vite transformée en un merveilleux voyage
initiatique ! Elle a été une expérience magique, une vraie
révélation, limpide, puisque je me suis rendu compte de tout ce à côté de quoi
je passais en me déplaçant à cyclomoteur.
Au fond j'avais
toujours rêvé d'ouvrir la porte de la maison, juste comme ça,
un matin, et de partir,
simplement partir, le sac sur le dos et le nez au vent. Baudelaire
disait : « Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
/ Pour partir, coeurs légers, semblables aux ballons. » Et c'est
bel et bien ce que j'ai ressenti en quittant ma maison ce jour-là. Cela dit, il
m'est toujours un peu difficile d'exprimer avec des mots ce sentiment bien
particulier que j'ai éprouvé en faisant les tout premiers pas de cette
expédition, en me disant que je partais traverser la moitié de la France sur
mes deux jambes, en tout cas que j'allais essayer. C'était un sentiment inédit
et d'une force démesurée ! Jamais, au grand jamais, je n'avais parcouru
les cinq cents mètres de ma rue de cette façon-là, je veux dire dans cet état
d'esprit-là, en ressentant cette légèreté-là, ce vertige-là, ces
frissons-là ! Et je peux assurer quiconque que ma propre rue devenait un
ailleurs à cet instant précis, un nouveau territoire, oui, jamais exploré
auparavant. parce que ce qui importe, ce n'est pas tant
« les choses » que notre
perception de ces choses.
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Quand je suis arrivé
au centre d'Arpajon, le marché se tenait sous la halle et tous mes sens se
sont retrouvés en éveil : le plaisir de contempler les étals, le plaisir
d'entendre cette petite effervescence du marché, le plaisir de sentir de bonnes
odeurs, presque le plaisir de les goûter, et tout cela qui s'ajoutait au plaisir
de fouler ces pavés, d'être vraiment en contact avec le sol. Et puis j'avais
donc pu rejoindre facilement cette zone piétonne au coeur de la ville, je
n'avais plus à me soucier du stationnement de la mobylette, je n'avais plus à craindre
qu'on me la vole, non, tout devenait plus simple et plus paisible. Il y a donc eu aussi
le plaisir d'arpenter des sentiers inconnus et impraticables autrement qu'à
pied. Et par rapport à cela je voudrais témoigner de quelque chose qui m'a
frappé. Aller de Longpont à Angoulême, c'est quelque chose que j'avais déjà
fait à maintes reprises, mais en voiture, en train, également à cyclomoteur. C'était
donc un « axe » que je pensais désormais connaître par coeur.
Par
conséquent, lorsque je suis parti, j'étais beaucoup plus motivé par le défi
physique que cette marche
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allait constituer - c'était cela, la vraie nouveauté -
plutôt que par la pensée d'un éventuel dépaysement. Je ne m'attendais
donc absolument pas à être surpris par les décors qui allaient m'entourer. Or, en
réalité, outre le fait qu'à pied je ne suis pas passé exactement là où je
passais d'habitude, j'ai véritablement redécouvert ces régions traversées, pour
ne pas dire que je les ai découvertes, comme pour une première fois. Il
y aurait trop à dire là-dessus mais je tiens tout de même
à
livrer ici juste deux idées essentielles. La première, c'est que certaines personnes
s'imaginent que, mathématiquement, pour voir un maximum de choses il faut aller
le plus vite possible, or c'est tout le contraire, et c'est mathématique aussi
puisque plus vous allez lentement et plus votre angle de vision s'ouvre. Inversement,
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plus
vous allez vite, plus il se referme.
Et c'est ainsi, en pouvant être beaucoup plus attentif à ce qui se déroulait autour de moi, que j'ai pu découvrir
ces contrées que je croyais connaître. La seconde idée, c'est que si à l'avenir
je repartais, à pied, effectuer strictement le même trajet, eh bien je suis
convaincu que chaque fois ce serait nouveau, que chaque fois ce serait une
découverte, que chaque fois le territoire me semblerait différent. Parce que
pour un même lieu donné où vous allez passer, il suffit que la saison change,
que l'heure de la journée change, que la météo change, que votre humeur change,
ou encore que le hasard vous offre d'autres rencontres, pour que tout change.
Et maintenant, je sais que pour découvrir de nouveaux territoires,
je n'ai pas besoin de chercher à aller
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toujours plus loin à cyclomoteur, non,
il me suffirait - pourquoi pas - de parcourir une nouvelle fois les trajets que
j'ai déjà suivis à cyclomoteur mais à pied et par des sentiers
appropriés ! Encore une fois, ce qui importe, ce n'est pas tant les choses que notre
perception des choses. À pied, quand vous
jetez un oeil sur la carte, vous jubilez de réussir à progresser sur des
distances conséquentes par votre propre force physique cette fois. Et cette
idée-là vous réchauffe bien plus le coeur que lorsque vous savez
pertinemment que le pétrole vous a aidé. Peut-être qu'il m'a fallu deux jours pour traverser la
Beauce, au lieu de deux heures à cyclomoteur, mais la joie d'atteindre la vallée de la Loire, avec ses bois et ses
cours d'eau, au bout de ce « désert » beauceron, n'en a été que plus
intense !
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Le crépuscule et
l'aube m'ont aussi gratifié de lumières et de couleurs très particulières, parfois enchanteresses, et ce genre de spectacle
vous échappe souvent quand vous allez d'auberge de jeunesse en auberge de
jeunesse à cyclomoteur, puisqu'à ces heures-là, tardives ou matinales, eh bien
généralement vous êtes soit déjà arrivés, soit pas encore partis. Ci-contre,
le château de
Chambord ! Il m'a fallu quatre jours pour l'atteindre depuis Longpont-sur-Orge.
Je vous laisse alors juger si cela vous semble beaucoup ou peu. Pour moi, ce
n'est ni l'un ni l'autre, ou les deux à la fois, et de toute façon cela n'a
aucune d'importance. Parce que finalement, quand vous vous plongez dans
une aventure comme celle-là, vous vous étonnez à perdre votre notion de la
distance, du temps, de la vitesse, à perdre vos repères, et à être contents de
les perdre !
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Quelques instants de
lecture au cours d'une pause, au bord du chemin (lecture appropriée puisqu'il
s'agissait d'un livre sur la « simplicité volontaire »).
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Des bivouacs
tranquilles, parfaitement silencieux, dans des prairies, et où même en France
vous pouvez avoir l'impression d'être un peu loin de tout.
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Nous parlions
tout à l'heure des vertus de la lenteur, eh bien en marchant elles sont
démultipliées, au point que les meilleurs moments sont parfois même... les
arrêts ! Ici, je m'étais assis sur le bas-côté de la route pour grignoter
et me reposer un peu. Et j'ai assisté à quelque chose d'extraordinaire :
les animaux qui se trouvaient aux alentours, à distance, s'exprimaient
et même s'exclamaient, à tour de rôle, donnant vraiment l'impression qu'ils se
parlaient, qu'ils communiquaient entre eux ! Les poules, les oiseaux, un
chien, une vache... Tout ce petit monde bavardait ! Et je ne pense pas que
j'aurais pu être attentif à cela si j'avais été en train de marcher. Il a
vraiment fallu que je m'arrête pour y prêter attention, pour me mettre à
écouter cette drôle de conversation et non plus seulement à l'entendre.
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À pied, il vous est
aussi plus facile de prendre le temps de chercher le meilleur angle de vue pour
vos photographies, prendre le temps de vous éloigner un peu de la route pour
essayer de composer votre image au mieux. Ici nous sommes à
Angles-sur-l'Anglin, qui est un très beau village de la Vienne. À pied, surtout, les
rencontres sont plus aisées et plus approfondies, et pas seulement les
rencontres avec les animaux bien sûr. Quand vous arrivez dans un village, sans
pétarader et en avançant pas après pas, vous êtes tout de suite perçus comme un
ami, en tout cas comme quelqu'un qui s'approche sans aucune agressivité. Alors
quand vous croisez des gens, des commerçants, des passants, des personnes qui
travaillent dans leur jardin ou bien qui promènent leur chien, naturellement
vous allez vous dire « bonjour ». Et ce « bonjour » que
vous allez vous échanger, vous, vous allez le savourer particulièrement
parce
que cela peut faire cinq kilomètres, c'est-à-dire une heure, depuis le dernier
village, que vous n'avez croisé strictement personne. Or, nous restons et
resterons toujours des
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êtres de relations. Et parfois, au-delà de ce « bonjour »,
une vraie conversation va débuter, voire se prolonger autour d'un café. Voilà
donc ce que peuvent être de beaux moments de cordialité et de complicité que nous
apprécierons toujours infiniment, même s'ils restent éphémères ; on se
partage des tranches de vie, on revient à plus de simplicité, à plus
d'authenticité, à plus d'humanité. De jour en jour, et
de département en département, il y a des petits éléments qui vont vous faire
comprendre que vous vous éloignez sensiblement de votre point de départ.
Lorsque, en téléphonant à ma mère pour lui donner des nouvelles, je me suis
aperçu qu'elle et moi n'avions plus tout à fait la même météo au-dessus de
notre tête, cela m'a amusé et m'a donné du courage. Lorsque, en contemplant la
vitrine d'une
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boulangerie de Sologne, j'ai aperçu une pâtisserie qui était
présentée comme une spécialité locale, et que je n'avais effectivement jamais
vue en Essonne, donc lorsque j'ai atteint un « local » qui n'était
plus mon « local », cela m'a amusé et m'a donné du courage.
Je me suis aussi senti vivement encouragé en voyant changer le paysage petit à
petit, notamment l'architecture des maisons, comme ici en approchant vraiment
d'Angoulême, avec leurs toits peu pentus et leur association caractéristique de
tuiles orangées et de murs blanchâtres en pierre de chaux. C'est tout à fait
charentais et pas franchement essonnien. Et puis cette lumière assez
méridionale et chaleureuse tranchait nettement avec le départ de Longpont sous
la grisaille et dans la neige.
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Enfin, arrivée à
destination ! Et vous savez, en ayant grandi en Essonne, j'ai toujours
été assez habitué au contexte de la ville. Les voitures, l'agitation, le bruit,
la pollution. nous sommes un peu familiers de tout cela et l'on ne s'en sent
pas vraiment dérangé. Or là, après avoir marché pendant douze jours dans la campagne et rien
que dans la campagne - puisque j'ai largement évité Orléans, Tours et Poitiers
-, après m'être immergé pendant tout ce temps dans le calme du milieu rural,
j'ai donc soudainement et brusquement retrouvé l'univers urbain. Je suis passé
sous une rocade, j'ai marché le long de larges boulevards où il y avait
beaucoup de circulation, et alors je me suis vraiment senti agressé. Alors
qu'en temps normal je n'aurais rien remarqué de particulier, rien ne m'aurait
choqué. C'était donc très intéressant comme ressenti.
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Alors
une petite syntèse sur la randonnée pédestre
et notamment la dimension « durable » de cette activité... Sur
le plan écologique, c'est bien sûr l'idéal : vous coupez définitivement la fumée
et vous carburez à d'autres choses. Vous coupez également toute pollution sonore, ce
qui permet d'apprécier pleinement la tranquillité de la nature. Et nous n'oublierons pas, évidemment, d'être des
randonneurs responsables, c'est-à-dire de laisser chaque endroit où nous nous
arrêtons, pour manger ou pour dormir, dans l'état où nous l'avons trouvé en
arrivant, voire dans un meilleur état encore.
Je
concluerai enfin par les quelques mots suivants. Personnellement, quelque chose m'a vraiment marqué lorsque je suis
revenu à Longpont-sur-Orge après ces douze jours de marche : sans le vouloir, j'effectuais mes gestes
quotidiens plus lentement, en étant bien plus attentif à chacun d'eux, plus
contemplatif, plus calme, plus paisible, et plus lent effectivement, mais une lenteur
extrêmement saine, celle qui s'oppose à la course effrénée à laquelle on
succombe facilement dès que l'on a envie de réaliser des milliers de choses à
la fois. Cette lenteur-là, non contrôlée, à laquelle
je m'abandonnais comme si cela avait été la chose
la plus logique et évidente au monde, sans y éprouver
la moindre contrainte ou le moindre sacrifice, cette lenteur-là,
liée bien sûr à la lenteur de la marche et gagnant
absolument tous les gestes de la vie
courante, était profondément
délicieuse ! Et moi qui, auparavant, passait mon temps à me dire : «
Il faut
encore que je fasse ceci, il faut encore que je fasse cela... Je suis un peu en
retard sur ceci, je suis très en retard sur cela... Beaucoup de choses
à faire, beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses
à faire...
», eh bien c'est d'une
façon parfaitement naturelle et limpide que je suis venu à me dire
: « Ce que je peux faire aujourd'hui, je le fais et c'est très bien. Ce que
je ne peux pas faire, on verra demain, et c'est très bien comme ça
aussi ! » Disparition de tout stress,
acceptation de ma condition d'homme et non de surhomme, retour à l'appréciation
de l'instant présent, sérénité vécue au quotidien... Voilà ce que,
personnellement, cette marche m'a apporté. Voilà pourquoi cette façon de voyager,
si particulière aux yeux de certains, est à mes yeux
et de loin la plus belle
de toutes. Voilà pourquoi la marche est pour moi, aujourd'hui, d'une valeur bien
supérieure à celle du simple effort physique. (Auparavant, moi-même
avais une conception réduite des choses.) Elle offre une nourriture spirituelle
tout bonnement exquise. Et, cerise sur le gâteau, elle ne coûte presque rien,
mais alors vraiment presque rien !
Ainsi,
la prochaine aventure d'envergure dans laquelle
j'aspire à me lancer consistera en la traversée
intégrale de la chaîne pyrénéenne
par le GR10,
de l'Atlantique (Hendaye) à la Méditerranée
(Banyuls-sur-Mer). Un tel défi, pour sûr,
constituera une défi largement aussi rude
que les plus éprouvants périples que
j'ai réalisés à cyclomoteur,
et même beaucoup plus difficile encore ! Ce
projet est la concrétisation d'un rêve
qui m'a été communiqué il y
a six ans de cela et qui me hante depuis lors. L'été
2012 devrait le voir s'exaucer.
 Source
: http://fr.wikipedia.org
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 Source
: http://www.pyreneeshike.com
|
Voilà,
enfin, pourquoi je souhaite aujourd'hui apporter tout mon soutien
et mon aide à des initiatives merveilleuses comme l'association
Seuil,
fondée par Bernard Ollivier (auteur des trois célèbres
tomes « Longue marche »).
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