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Orléans
: présentation-diaporama
sur Ginette à l'université !
Essonne
: balade
avec des membres du forum Tmax-mania Chartres
:
en compagnie de Jonathan, jeune ami internaute Dieppe
:
pour rendre visite à mes amis de l'ESTRAN-Cité de
la Mer
R
e t o u r d e B
R E T A G N E
|
Ginette
n'aura jamais eu la chance de vivre un tel « retour
au bercail ». C'est donc avec un agréable
goût de revanche, en quelque sorte, que je me
suis plongé avec Jeannette dans cette nouvelle aventure
! Les études à Brest ne durant qu'un temps,
mon déménagement ici n'était que
temporaire. Un beau jour, il faut donc songer à
rentrer chez soi. Pour mieux repartir ensuite, fallut-il
le préciser ? Pourquoi
cette fin d'études survient-elle dès la
mi-février, si tôt dans l'année
universitaire ? Pour laisser place à un stage
professionnel, lié encore à ma formation,
qui m'occupera durant les prochains mois. Par contre,
conduire de Brest à Longpont à la mi-février,
c'est-à-dire au milieu de l'hiver, n'est absolument
pas le même exercice que conduire de Longpont
à Brest en septembre dernier, à la fin
de l'été !
BREST
- LONGPONT-SUR-ORGE (15
février, 587 km)
C'est avec une immense impatience
que j'ai attendu ce vendredi depuis quelques temps !
Au point que, contrairement à chaque matin habituel,
je n'ai eu cette fois aucun mal à me réveiller
ni à sortir du lit ! Je jongle entre le petit
déjeuner et le remplissage ultime de mon gros sac à
dos jusqu'à devenir fin prêt à quitter
mes pénates brestoises. Un tour de clé,
deux couloirs et trois escaliers plus loin, j'extrais
Jeannette pour la dernière fois du local à
vélo de la résidence. Démarrage
dans la rue, il fait nuit et frais. Je laisse chauffer
le moteur une ou deux minutes et hisse la grand-voile
à 6h07 du matin. À
cet instant, je pense pouvoir rallier ma commune de
Longpont-sur-Orge, en région parisienne, en quinze
à seize heures de route. Cette prévision s'appuie
à la fois sur les 17h37 que j'avais mis dans l'autre
sens, il y a cinq mois, et sur le fait que
Jeannette a été débridée
depuis. Mais un paramètre que j'ai beaucoup sous-estimé
va venir jouer les trouble-fête : le froid ! De
plus, j'accorde une importance toute particulière
à l'épreuve d'aujourd'hui, alors je ne
veux prendre aucun risque pour être le plus sûr
possible de réussir à la mener à son terme : ni celui d'user
prématurément le moteur, ni celui de tomber
en panne d'essence et donc de consommer trop, ni celui
de me voir littéralement transformé en
glaçon ! Moralité, je ne vais pas rouler
si vite que cela. Enfin,
je changerai encore d'itinéraire pour traverser
la Bretagne et rejoindre les environs du Mont-Saint-Michel,
préférant passer cette fois par les routes
départementales
de l'intérieur, par l'Argoat donc !
En quittant Brest de nuit, non
sans une légère touche de nostalgie, je
me dirige donc vers les Monts d'Arrée et
rejoins d'abord Carhaix-Plouguer. J'y marque ma première pause, bien méritée
et même presque vitale après avoir parcouru
85 km par des températures proches de zéro
degré, sans que je puisse encore me douter qu'elles
le resteront tout au long de la journée. Le brouillard
a également fait une entrée remarquée,
alors pour réchauffer mon corps et surtout mes
jambes je m'assois par terre, en boule, frotte énergiquement
mes genoux que le froid commençait à anesthésier,
me relève, trottine, en avant, en arrière,
en pas chassés, grignote un peu. Je finis, comme
de coutume, par jeter un oeil à la carte (voir anecdote). Jeannette
et moi repartons et le brouillard s'épaissit
encore ; au fil des kilomètres, l'humidité
ambiante devient alors glaciale et m'arrive en plein
visage puisque je ne peux fermer ma visière au
risque de ne vraiment plus y voir grand-chose. Qu'importe, tant
que la succession des villages traversés, elle,
continue de vivement stimuler mon moral ? Plounévez-Quintin,
Corlay, L'Hermitage-Lorge, Moncontour, Jugon-les-Lacs...
lentement mais sûrement, Jeannette chatouille
l'asphalte. Avec son château, ses remparts et
surtout son majestueux pont franchissant la Rance, Dinan
marque déjà, à mes yeux, la sortie
de la Bretagne, d'une certaine Bretagne tout du moins,
celle qui revendique le charme d'être un peu loin
de tout. Les abords du Mont-Saint-Michel ne sont plus
alors qu'à portée de roues ; il est environ
14 heures déjà et la moitié du
trajet n'est pas encore atteinte, mais l'idée
de retrouver là mon itinéraire habituel
a quelque chose d'encourageant et de rassurant. Il n'y
a plus à se poser de questions, ce chemin m'est
désormais bien familier, je peux me libérer
un peu l'esprit pour ne plus me concentrer que sur la
patience et la
résistance physique contre le froid. À cette
fin, je m'aide comme d'habitude de toutes les chansons que je
connais par coeur. Brel,
Ferré, Brassens, Bachelet, Chelon, Aznavour,
Mouloudji, Lama, Charlebois, Debout sur le Zinc, Les
Ogres de Barback, La Rue Kétanou... ils sont
nombreux à avoir reçu leurs minutes de chaleureuse
reconnaissance ! Effeuiller ainsi le répertoire
de sa mémoire n'est d'ailleurs pas seulement
un agréable exercice permettant d'occuper son
temps ; c'est encore et surtout un souffle indispensable par lequel
l'esprit berce le corps, l'apaise, repousse les douleurs
au second plan, maintient une harmonie intérieure,
alimente insatiablement la volonté d'atteindre
son but. C'est un cri de la partie qui pense à
l'adresse de celle qui agit et par lequel on évite leur
scission. On peut véritablement retirer une puissance
prodigieuse et insoupçonnée en chantant
dans son casque, tout simplement, à condition
d'y mettre tout son coeur !
Saint-James,
Saint-Hilaire-du-Harcouët, Le Teilleul, Domfront...
Juste avant La Ferté-Macé, je marque une pause où le moral prend un coup. 350 km sont derrière moi
c'est bien, mais 250 km restent encore à parcourir,
et j'avoue me demander ce que je fais là en voyant que
le jour s'obscurcit déjà, qu'il fera bientôt
nuit, que le Soleil - caché derrière un
nuageux plafond gris durant presque toute la journée
- ne m'a pas réchauffé autant que je l'aurais
souhaité et que je ne pourrai plus compter sur
lui désormais, que je frissonne voire grelotte
encore, que mes membres et mon dos commencent à
connaître de fatigantes courbatures. Je trottine
à nouveau sur place, dessine de grands cercles avec les bras,
avale un jus de fruits, quelques biscuits et des carrés
de chocolat. On y retourne ! Et curieusement, ce n'est
qu'une fois reparti que je me sens vraiment mieux et
regonflé par cette pause, davantage finalement que pendant l'arrêt
lui-même. Comme
si le trajet n'était pas assez long, deux
ou trois déviations viennent encore le rallongent.
Ce
n'est pas grave, j'avance ! Carrouges, Sées,
Mortagne-au-Perche... encore 150 kilomètres,
ça commence à sentir bon ! Longny-au-Perche,
Senonches... quitter la Normandie pour passer en Eure-et-Loir
procure beaucoup de bien aussi ! À 100 km du
but,
dans le tout petit village de Jaudrais, je m'arrête
à nouveau quelques instants et rencontre des
jeunes sympathiques (voir anecdote). Mes parents, constatant
le froid, m'ont laissé des messages sur mon téléphone
portable : ils se tiennent prêts à venir
me récupérer en voiture si je le souhaite
et essaient même un peu de m'en convaincre. Est-ce
une blague ? Châteauneuf-en-Thymerais,
Maintenon - un dernier plein d'essence, celui qui me
donne enfin de quoi aller jusqu'au bout -, Épernon,
Orphin, Sonchamp, Saint-Arnoult-en-Yvelines, et voici
l'Essonne ! Que c'est bon, que c'est bon ! Mais l'idée
de n'être plus qu'à 30 kilomètres
de la maison fait aussi exploser mon impatience et le
compteur semble tourner plus lentement. J'essaie donc
de me calmer un peu. Saint-Cyr-sous-Dourdan, Le Val-Saint-Germain,
Breuillet, Arpajon... et Longpont-sur-Orge ! J'arrive
devant chez moi à 0h59, au terme d'une étape
de 18 heures et 52 minutes. Mes
parents sont manifestement heureux de me retrouver, ma mère
me prépare un peu à manger mais mes mains
tremblantes, après avoir tout de même
su diriger Jeannette
sur 587 kilomètres, ont maintenant bien du mal
à guider avec précision la fourchette,
le couteau et la cuillère sur quelques centimètres
!
Indiscutablement, c'est en soumettant
notre force mentale à des épreuves comme
celles-ci que l'on parvient à découvrir
ou plutôt à redécouvrir l'énergie
qu'elle recèle, cette énergie délicieuse
qui forge la confiance en soi et le désir d'aller
de l'avant, cette énergie-là
vers laquelle on ne cessait de tendre lorsqu'on était
enfant ou jeune adolescent, cette énergie même
qu'on cherchait à aviver le plus souvent possible,
avant que notre attention s'en voie parfois peu à peu détournée
en entrant dans l'âge adulte.
Et pourtant l'exercice est sain ! Car il est évident
qu'on en apprend infiniment
plus sur soi-même lors d'une pareille journée
qu'au cours de semaines ou de mois entiers d'une vie
routinière.
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o O o -
28-29
avril
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ORLÉANS présentation-diaporama
sur Ginette à l'université !
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211
km (113 + 98)
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12
PHOTOS
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Il y a quelques mois de cela,
en correspondant avec François LEGOUY, l'un de
mes anciens professeurs de géographie de l'Université
d'Orléans, celui-ci m'a suggéré
de venir parler de l'histoire de Ginette aux étudiants
orléanais. L'idée m'a plu de suite. Il
faut savoir que l'Association de Géographie de
l'Université d'Orléans (AGUO) organise
parfois des soirées diaporama gratuites pour
permettre à un(e) étudiant(e) ayant réalisé
un grand voyage de le raconter à qui veut l'entendre,
en particulier, bien sûr, aux étudiants
de géographie, qui trouveront souvent dans son
exposé de quoi enrichir leur connaissance du
monde. C'est donc dans ce cadre-là que j'allais
peut-être intervenir mais pour un exposé
pour le moins particulier compte tenu du caractère
un peu insolite des aventures de Ginette. Lorsque
je contacte les étudiants responsables de l'AGUO,
cela les intéresse à ma grande joie et
nous retenons le 28 avril. Ce jour-là, je reviens
donc à mon ancienne faculté mais avec
Jeannette cette fois et non sans un immense plaisir
mêlé d'une réelle nostalgie. Ce qui marque
le plus lorsque l'on retrouve des lieux où l'on
a passé trois merveilleuses années ? Pas
ce que l'on voit. Pas ce que l'on entend. Mais avant tout
ce que l'on sent, ce que l'on respire, et que l'on n'était
même pas conscient de respirer lorsque l'on fréquentait
ces lieux quotidiennement. Les couloirs, le hall, les
restaurants universitaires, la bibliothèque,
peut-être même l'extérieur, le plein
air... chacun de ces
lieux possède son odeur spécifique. Autant
de madeleines de Proust. Dans
les couloirs justement, je découvre avec surprise
et satisfaction de très nombreuses affiches,
éditées par l'AGUO, annonçant ma
présentation du soir. Et celle-ci, patiemment
préparée à l'avance et devant durer
une heure environ, va parfaitement bien se dérouler,
qui plus est dans un cadre irréprochable : un
très bel amphithéâtre de l'université,
idéalement équipé en écran,
vidéo-projecteur, câbles, micros... Que
demander de plus ? Seul petit regret : malgré
toutes les affiches diffusées, il n'y a que 20
à 25 spectateurs (essentiellement des étudiants).
Mais la qualité de ce public compense largement la quantité
puisque, du début de mon intervention jusqu'à
la fin où ils me posent des questions pertinentes,
ils demeurent très attentifs à mes longues
explications, aux anecdotes et aux péripéties
évoquées, aux photos et aux cartes projetées.
Une petite émotion est d'ailleurs palpable dans
la salle au moment de l'annonce du vol de Ginette, mais
heureusement l'avénement de Jeannette consolera
tout le monde ! La soirée s'achève
par un sympathique pot de l'amitié très
gentiment offert par l'AGUO. Je
tiens donc à remercier ces étudiants de
leur présence ainsi que François LEGOUY
qui nous a fait l'honneur de la sienne. Cette expérience
m'a énormément plu et j'espère
pouvoir la renouveler dès que possible, où
que ce soit. Après
cela,
j'ai retrouvé mon ami Pascal GOGET, motard membre de la
Fédération Française des Motards
en Colère dans le Loiret (FFMC 45), résidant
à Orléans et rencontré par Internet
«
grâce » au vol de Ginette. Il m'avait proposé
de m'héberger ce soir-là avant que je ne reprenne
la route vers l'Essonne le lendemain matin. Depuis le campus,
nous avons donc rejoint le centre ville sur nos deux montures,
puis nous avons passé une très agréable soirée
à discuter d'une multitude de choses jusqu'à
une heure tardive. Le lendemain, après un bon
petit déjeuner et un dernier au revoir à
Pascal, j'ai donc remis le cap sur Longpont que j'ai
rejoint
après trois heures de conduite.
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31
mai
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ESSONNE balade
avec des membres du forum Tmax-mania
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101
km
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186
PHOTOS
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Le site Tmax-mania et son forum rassemblent
des propriétaires ou de simples fans du scooter
Yamaha Tmax de 500cc. L'un de ses membres, Marc, découvre
les aventures de Ginette et de Jeannette en février
dernier et en parle aux autres, lesquels ne vont pas
tarir d'éloges sur ce qu'ont parcouru ces petites
«
mobs ». Deux semaines plus tard, Marc ainsi
que William me contactent pour me faire découvrir
Tmax-mania et me montrer qu'on y a donc beaucoup parlé
de mon histoire. C'est alors que je m'intègre
au groupe, m'inscrivant et participant un peu au forum ; et
puis dans la foulée Marc lance l'idée
d'une première rencontre entre Jeannette
«
et ses aficionados » et d'une balade dans
les alentours de Longpont, sachant que de
nombreux membres du forum résident justement en
région parisienne. Petit à petit, les
choses se concrétisent et nous fixons la date
du 31 mai. Le principe est simple : tous ceux qui
veulent participer à ce rendez-vous peuvent s'inscrire,
tout en étant prévenus à l'avance
que la balade se déroulerait à 45
km/h, tous en rang derrière Jeannette ! Certains
n'ont nullement été découragés
par la pensée de cette contrainte et les inscriptions
ont progressé de semaine en semaine. De
mon côté, en tant que responsable de «
l'événement
»
et soucieux que la journée soit parfaite, j'ai
travaillé à préparer cette petite
excursion. Conscient du risque que mes «
invités »
s'ennuient sur de trop longues portions de route et
préférant que la journée soit la
plus dynamique possible, j'ai choisi de privilégier
la quantité des arrêts (sans négliger
la qualité bien sûr) plutôt que l'éloignement
de la maison. Il a donc fallu recenser les principaux
lieux touristiques (châteaux, vieux ou moins vieux,
en ruines ou encore bien debout, églises, petits
villages charmants, vallées, parcs, curiosités
diverses...) dans un rayon d'une trentaine de kilomètres,
en faire une première sélection, rechercher
des informations à leur sujet sur Internet pour
que cette sortie soit en même temps instructive,
planifier l'itinéraire en ne considérant
bien sûr que de petites routes agréables
et peu fréquentées, réaliser la
balade seul une première fois (le 27 avril) pour
confronter la théorie à la pratique et
ainsi se faire une meilleure idée de l'organisation
horaire de la journée, puis modifier légèrement
le programme en fonction de cette balade-test. Il
ne restait plus qu'à attendre le jour J, qui
est arrivé vite ! Et
cette fois, le compte rendu va prendre une forme un
peu différente par rapport à d'habitude.
Tout est là :
iCOMPTE RENDU DE LA « SORTIE TMAX »i
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22
juin
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CHARTRES en
compagnie de Jonathan, jeune ami internaute
|
189
km
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16
PHOTOS
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Jonathan, 15 ans, avait déjà
régulièrement consulté ce site
lorsqu'il m'a écrit pour la première fois,
par e-mail, en novembre 2007. Petit à petit,
une correspondance suivie s'est établie en nous.
Première coïncidence : il habite à
seulement quelques kilomètres de Longpont. Seconde
coïncidence : il obtient son B.S.R. en mars 2008
et acquiert un beau scooter 50cc flambant neuf, qu'il
choisit de baptiser «
Tanguy » et avec lequel
il ne demande, à son tour, qu'à explorer
l'Essonne, voire au-delà ! Et en cet agréable
dimanche estival, souhaitant chacun partager la joie
d'une balade à deux et à deux-roues, nous
nous rencontrons, bien décidés à
atteindre la destination symbolique que représente
Chartres. Pour Jonathan, c'est l'occasion de repousser
ses limites, avec le même enthousiasme que celui
que j'ai éprouvé il y a quelques années,
à son âge ; pour moi, c'est celle de retrouver
certaines routes que je n'ai plus empruntées
depuis fort longtemps et qui vont me rappeler de très
heureux souvenirs ! Notre
trajet jusqu'à la ville à la célèbre
cathédrale se passe sans encombres ; nous marquons
sur le chemin deux pauses très paisibles, la
première au château de Dourdan et la seconde
au bord de l'eau, à Auneau, dans cette Beauce
que Jonathan attendait avec impatience ! Nous essuyons
là une averse passagère. En arrivant à
Chartres, nous rejoignons directement le centre ville,
entrons dans la cathédrale pour en admirer l'art
et l'architecture, puis nous gagnons une station service
que le réservoir de Tanguy réclamait avec
insistance ! Enfin, avant de repartir, nous nous arrêtons
dans un accueillant lieu de restauration rapide où
nous sommes les seuls clients - il est déjà 15h.
Nous y avalons avec plaisir une savoureuse pizza
tout en dissertant sur nos kilomètres et sans pouvoir nous empêcher de garder
une carte routière sous nos yeux, à côté
de notre plateau ! Au
retour, nous faisons une halte au-dessus de la voie
du TGV Atlantique pour en voir passer quelques-uns à
toute vitesse ! Nous profitons même de cet arrêt
pour que chacun essaie sur quelques hectomètres
la monture de l'autre : Jonathan découvre la
conduite spartiate mais enivrante du frêle cyclomoteur
qu'est Jeannette tandis que je me laisse surprendre
par l'ultra-confort de Tanguy et le faible bruit de
son moteur ! Indéniablement, ce sont là
deux mondes différents, dont chacun a ses charmes. Après
une dernière escale devant l'incontournable château
du Marais, nous rejoignons enfin nos demeures respectives
après avoir passé une excellente journée,
gorgée de soleil autant que d'amitié.
Jonathan est très fier que son scooter et lui
aient pu accomplir cette prouesse routière totalisant
près de deux cents kilomètres, et je suis
très heureux qu'il en retire cette pleine satisfaction.
Assurément, il aura confiance en lui - et hâte
- pour oser d'autres projets, plus ambitieux et passionnants
encore !
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11-12 décembre
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DIEPPE pour
rendre visite à mes amis de l'ESTRAN-Cité
de la Mer
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414
km (206 + 208)
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44
PHOTOS
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C'est à Dieppe, et
plus précisément au sein de l'ESTRAN-Cité de la Mer, que j'ai effectué
aux printemps 2007 et 2008 mes stages d'études,
dans le cadre de mon master. L'ESTRAN est une association
créée en 1987 avec pour vocation de diffuser
et de promouvoir la culture scientifique et technique
propre à l'univers maritime de la Haute-Normandie,
par des approches à la fois géographiques,
géologiques, biologiques, écologiques,
économiques et ethnologiques ! Pour y parvenir,
elle a réalisé une sorte de musée
sur trois niveaux, la Cité de la Mer, où,
grâce à une multitude de panneaux explicatifs,
de maquettes, de reconstitutions, et à toutes
sortes d'objets de collection, le public ne cesse de
s'instruire à propos de la construction navale,
de la filière pêche, de la biologie halieutique,
des falaises et des galets, avant de clore sa visite
en beauté par l'admiration de grands aquariums
! Mais parallèlement à sa mission proprement
touristique, l'ESTRAN-Cité de la Mer intervient
sur le terrain dans les alentours, notamment pour nettoyer
les plages, entretenir les sentiers de randonnée
ou surveiller l'érosion des falaises. Enfin,
elle mène des études pour contribuer aux
progrès de la recherche, en partenariat avec
des laboratoires universitaires. C'est ainsi que j'avais
travaillé ici, en stage, sur la problématique
de l'ensablement du littoral de Haute-Normandie. J'ai
conservé de très bonnes relations avec
les personnes qui m'ont encadré là-bas,
et depuis assez longtemps je leur avais promis de venir
un jour leur rendre visite avec Jeannette ! Et puis,
en cette mi-décembre, j'ai eu envie non seulement
de prendre l'air mais aussi de réaliser une excursion
dans des conditions hivernales, envie de me livrer à
cette difficulté, envie de me prouver que j'en
étais encore capable, c'est-à-dire capable
de puiser suffisamment d'énergie mentale pour
supporter le froid et la durée d'un important
trajet. Enfin, je souhaitais cerner les avantages et
les éventuelles limites de mon top-case tout
juste acheté, et pour cela procéder à
un essai sur une longue distance. Toutes ces raisons
m'ont donc amené à planifier avec enthousiasme
un aller-retour à Dieppe, en deux jours, malgré
des températures extérieures proches de
zéro degré.
Jeannette,
sous un top-case délibérément chargé d'affaires
aussi bien utiles qu'inutiles, et moi, sous de nombreuses
épaisseurs de vêtements mais pour une fois
sans aucun sac à dos, avons pris la route à
9 heures. Il y avait d'ailleurs bien longtemps que je n'avais
pas emprunté cet itinéraire à cyclomoteur,
longeant successivement la vallée de Chevreuse
et celle de la Mauldre jusqu'à Mantes-la-Jolie,
puis continuant vers le nord pour atteindre Magny-en-Vexin
et Gisors. À partir de là, il n'y a qu'à
suivre la D.915 qui mène directement à
Dieppe à travers le pays de Bray, via Gournay-en-Bray
et Forges-les-Eaux. Rappelez-vous d'ailleurs que Dieppe
constitue le bord de mer le plus proche de Paris ! Le
parcours fut ponctué de deux pauses généreuses,
très appréciées, pour grignoter,
se réchauffer, se dégourdir les jambes.
L'air est resté bien froid et sec tout au long
de la journée ; quelques kilomètres avant
d'arriver, en revanche, «
syndrome littoral »,
il s'est mis à pleuvoir ! Après
sept heures de route, quel bonheur de toucher au but,
de rentrer au chaud et de retrouver plusieurs de mes
amis ! Quel instant magique ! J'y reste deux bonnes
heures en attendant l'arrivée de Nolwenn ; inscrite
dans le même master que moi, à Brest, mais
dans la promotion qui m'avait précédé,
c'est par une amusante coïncidence qu'elle a été
employée par l'association ESTRAN il y a trois
mois ! Elle a gentiment proposé de m'héberger,
mais avant que nous ne quittions la Cité de la
Mer on me donne l'autorisation de rentrer Jeannette
dans le hall d'accueil du bâtiment pour qu'elle
y passe la nuit en sécurité !
Pain
de thon, poireaux à la crème, riz, banane
au chocolat en dessert, le tout accompagné d'un
bien bon vin rouge... c'est un excellent repas que Nolwenn
a préparé et que j'ai savouré à
sa juste valeur après de si fraîches heures
de routes ! Nous avons aussi longuement discuté
sur l'importance de réaliser ses projets personnels,
ce fut très intéressant et fructueux.
Le
lendemain matin, je suis revenu à la Cité
de la Mer et j'en ai profité pour prendre une
série de photos des différents espaces
muséographiques afin de vous les faire découvrir
en images. N'hésitez pas à vous arrêter
à Dieppe pour visiter ce lieu passionnant si
vous vous promenez en Normandie ! À
midi, enfin, nous avons déjeuné tous ensemble,
dans une grande convivialité, avec mes amis de
l'association (certains que j'avais déjà
vus la veille au soir et puis d'autres encore). Ce moment
d'échange m'a touché, après ne
pas nous être vus depuis six mois, et il a agréablement
abreuvé mon moral pour que je reprenne la route
sereinement malgré le froid toujours vigoureux. Reparti
à 14h30, j'ai parcouru la première
moitié du trajet sous un ciel froid mais majoritairement
bleu et sec, puis la nuit m'a enveloppé et
j'ai patiemment avancé à la lueur
du petit phare de Jeannette. Là aussi, une pause fut la bienvenue
pour se dégourdir les pieds, les mains, et se
rassasier un peu le ventre. Et une fois de plus, les
chansons dont je connaissais les paroles m'ont offert une
aide précieuse en occupant simplement mon esprit,
en détournant mon attention du froid piquant
! À 20h47, j'arrive
à la maison. (Le top-case se sera avéré
parfait.) Fatigué mais heureux, j'ai de nouveau
pris conscience que notre corps mais surtout notre tête
recelaient véritablement plus de ressources qu'on
ne le croyait, qu'on ne le craignait !
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