De
2004 à fin 2005
C'est probablement à la fin
de 2004, après avoir bouclé le tour de Corse avec succès,
que cette idée
d'aller en Écosse avec Ginette m'a saisi. Cependant, elle n'est
restée qu'une idée pendant environ un an, pour diverses raisons.
Finalement, en novembre 2005,
le
projet devint officiel dans mon esprit. Après l'avoir évoqué futilement
à mes parents
durant les mois précédents, je le leur
annonce sérieusement le 3 décembre. Le
7 décembre, je commence à réfléchir
au futur panneau arrière qui ornera Ginette au
cours de ces 4000 kilomètres. Le
10 décembre, j'achète les cartes
routières dont j'ai besoin, et deux bidons d'huile
de 2 litres chacun. En effet, j'ai peur de ne pas trouver
facilement, au Royaume-Uni, l'huile « vitale »
pour moteurs 2 temps, donc dans le doute je préfère
emporter de quoi nous alimenter pour l'ensemble du périple. Le
16 décembre, j'achète à
Décathlon, suivant les bons conseils de Lucie
- ma petite amie - un duvet «
sarcophage », pour
pouvoir dormir dans de bonnes conditions en bivouac. Le
21 décembre, j'achète à
Décathlon un
tapis de sol, petit
et autogonflant,
pour davantage de confort encore lorsque je dormirai
sous la
tente.
Janvier
et février 2006
Le
17 janvier 2006, j'achète à Décathlon
un rétroviseur de vélo, dans l'espoir
de pouvoir l'installer à droite du guidon de
Ginette, car au Royaume-Uni il faudra bien sûr
conduire à gauche ! Le
21 janvier, je monte sans problèmes ce
fameux rétroviseur droit sur Ginette. Impeccable
! Le
23 janvier, je suis tout content d'acheter à
Décathlon, suivant encore les bons conseils de
Lucie, une tente de camping pour
2 personnes, magnifique, qui convient à mes
plans : depuis que je me suis mis
en tête de bivouaquer en Écosse, je suis obsédé
par le souhait de trouver une tente suffisamment grande
pour pouvoir y rentrer Ginette pendant la nuit, par
peur qu'on me la vole si je la laissais trop en évidence.
Lucie m'apprendra à monter la tente... dans notre appartement
! Ce même jour, j'apprends que les
examens de fin d'année s'achèveront le
16 mai. Étant donné que je souhaite partir
20 jours, et que j'ai bien envie de fixer le jour du
retour au 8 juin, jour des 10 ans de Ginette, il me
faudrait partir le 20 mai, et c'est donc possible. Tout
va bien. Le
31 janvier, je réserve par Internet les
deux traversées en ferry, avec la compagnie britannique
Norfolkline : entre Dunkerque et
Douvres le 20 mai à 19h30, et entre Douvres et
Dunkerque le 8 juin à 8h15. Les billets ne sont
pas chers, mais ni échangeables ni remboursables. Courant
janvier, j'envoie des lettres de demandes de
sponsoring à plusieurs entreprises ou institutions
: Peugeot-Motocycles, PSA-Peugeot-Citroën, Décathlon-Quechua,
la Caisse d'Épargne, la Mairie de Longpont, et la Fédération
Unie des Auberges de Jeunesse (FUAJ). PSA-Peugeot-Citroën
et la Mairie de Longpont ne me répondront pas.
Peugeot-Motocycles, Décathlon-Quechua et la Caisse
d'Épargne me répondront, poliment, par la négative... ...
et le 2 février, la
chargée de projet de la FUAJ me répond
de façon plus sympathique ! Comme elle me le
demande, je lui envoie deux jours plus tard des informations
supplémentaires sur mon périple, qui la
satisfont également. Il faut toutefois attendre
encore qu'elle évoque le sujet auprès
de leur Secrétaire Général. Le
4 février, Lucie et moi dressons la tente dans mon jardin et
tâchons de rentrer
Ginette à l'intérieur. Verdict de l'expérience
: c'est faisable, oui, mais ce n'est quand même
pas facile, surtout si en Écosse je ne dispose pas de
sa précieuse aide ! Du
6 au 9, puis du 10 au 13 février, Lucie
et moi partons en voiture en Bretagne (3 jours), puis
en Normandie (3 jours), et nous montons la tente
en conditions réelles presque chaque nuit, souvent en
forêt, une fois au bord de la mer, ce qui me permettra
de mieux appréhender cette « pratique »
qui m'est jusqu'ici tout à fait inconnue. Après
une nuit très rude à Château-Gaillard
(Les Andelys), par environ -3°C, nous passerons les
deux nuits suivantes dans la voiture ! Parallèlement,
depuis la mi-janvier, je suis
en contact avec M. Olivier Clouteau, qui vend de grandes
sacoches pour randonneurs avec âne, que mon ami
Jef s'est procurées à Noël pour équiper
son scooter 125 ! Je me dis en effet que ces sacoches
pourraient peut-être convenir à Ginette. Elles me seraient alors bien utiles en Écosse... ...
mais le 17 février,
après des réflexions plus approfondis
avec le mètre à la main, je me rends compte
que ces sacoches seraient trop volumineuses. Donc on annule
tout.
Mars
2006
Le
9 mars, le mouvement de grève des étudiants
bloque mon université, tous les cours sont annulés,
et cette situation va s'installer dans la durée...
Bien sûr, le risque de report des examens est
important, et s'amplifie chaque semaine. Le
19 mars, influencé
par des amis, je renonce définitivement à
faire rentrer Ginette dans la tente lorsque je bivouaquerai.
Elle restera dehors, bien attachée. Le
20 mars, je reçois, après l'avoir
commandée par Internet, ma lampe dynamo ! Le 21 mars, j'envoie un mail aux importateurs de Peugeot-Motocycles
au Royaume-Uni, pour leur demander les adresses de garages-concessionnaires
en Écosse, auxquels je pourrais demander de l'aide si
j'ai une panne sur place. Très agréable
surprise : ils me répondent dans la foulée,
en me joignant une base de données Excel avec
les 216 « dealers » de l'ensemble du Royaume-Uni,
avec adresses, numéros de téléphone
et tout ce qu'il faut ! Le
22 mars, Lucie est à Orléans
et moi à Longpont. Je souhaite lui faire une
surprise en allant lui rendre visite avec Ginette, et
par la même occasion tester la mob en cette fin
d'hiver sur une assez longue distance, ce qui n'a pas
été fait depuis six mois (Neukirchen)
! La surprise est réussie - le trajet (100 km)
se fera en partie sous la pluie -, et Lucie,
elle, me retournera la surprise en faisant cent
fois plus fort ! Elle prend mon vélo - qui était
à Orléans - et se met en tête de
rejoindre Longpont avec !!! Bien sûr, ce n'est
pas raisonnable, mais ce n'est pas moi qui l'empêcherais
de réaliser ce genre de rêve, moi qui ai toujours
tant apprécié que mes parents me laissent
réaliser les miens ! Je l'accompagne avec la
mob. Nous partons d'Orléans à 16h et quelques,
et arriverons à destination à 2h du matin
environ ! Ginette a donc bel et bien effectué,
sans problèmes, cet aller-retour de 200 km, mais
cette performance est totalement éclipsée
par l'exploit de ma chère et tendre (103 km à
VTT), que je ne
cesserai de féliciter ! Le
24 mars, je suis ravi d'acheter à Décahtlon,
en suivant encore les bons conseils de Lucie, un nouveau sac de randonnée
!
Avril
2006
Le
10 avril, alors que mon université est
toujours bloquée, on apprend que les examens
ne seraient repoussés que du 9 au 20 mai (au
lieu du 2 au 16 mai initialement). Le
13 avril, les cours reprennent,
et le 14 avril, j'apprends
que mon dernier examen aura lieu le 18 mai. Ouf ! Je
pourrai donc partir, comme prévu, le 20 au matin,
et prendre le ferry le soir-même ! Les
15, 16 et 17 avril, pour ne pas me lancer en aveugle dans ces
nouvelles « conditions de voyage
» que me promet le camping sauvage
en Écosse, je profite de ce week-end de Pâques
pour les tester avec grand
plaisir au cours du petit périple en Touraine, en
compagnie de mon bien cher ami Jef. (à lire dans les Voyages 2006). C'est à la fois une réussite matérielle
(tout va bien, Ginette semble bien supporter le poids
du sac, je m'en sors pour monter et démonter
la tente seul) et une réussite morale (c'est
tout simplement jouissif de transporter ainsi sa maison
sur son dos, sur le cyclomoteur, de monter sa tente
le soir, de dormir dedans, et le lendemain matin de
tout plier et repartir ! Le pied total !!!). Le
18 avril, j'achète un nouveau casque,
non-intégral. Mon ancien casque commençait
à présenter des signes de faiblesse. Le
19 avril, Lucie m'incite à acheter
à Décathlon une « popote », qui
m'offre dans un volume réduit et pour un poids
limité une tasse-gobelet, une casserole et
son manche, une assiette, une fourchette, une cuillère
et un gros élastique ! Génial ! Le
23 avril, je trie les coordonnées des
216 « dealers » du Royaume-Uni, importateurs
de Peugeot, pour ne sélectionner que ceux qui
se trouvent à moins de 30 km, à vol d'oiseau,
de mon itinéraire. Il m'en reste quand même
90 ! Le
24 avril, après y avoir travaillé
en pointillés depuis plusieurs mois, je me consacre
efficacement à la confection du futur panneau
arrière, « PANAR » pour les
intimes, que je termine enfin et que je vous invite
à découvrir en cliquant sur le lien. D'autre
part, je souhaitais délester mon sac à
dos des 2 bidons d'huile, de 2 litres chacun, espérant
pouvoir trouver facilement la même huile au Royaume-Uni.
Mais après plusieurs échanges d'e-mails
avec les importateurs de Peugeot, je m'aperçois
que s'il semble possible de trouver cette huile là-bas,
ce n'est apparement pas simple non plus. Donc j'emporterai
les bidons. Le
25 avril, c'est officiel, la FUAJ accepte de
me sponsoriser ! Extra ! Le
27 avril, je réserve sans
problèmes par Internet, sur le site de la SYHA,
5 des
6 Auberges de Jeunesse où je compte dormir en
Écosse. Le
28 avril, je reçois par courrier la
selle rembourée que j'avais commandée
sur Internet quelques jours plus tôt, sur les bons conseils
de Jef : elle est constituée
de cellules gonflées d'air qui communiquent entre
elles ! Le
29 avril, j'achète des pièces pour
pouvoir effectuer une révision générale
du moteur de Ginette, et je prends rendez-vous avec
mon mécanicien pour cette opération que
j'attends avec impatience. Cela aura lieu dimanche matin,
le 7 mai.
Mai
2006
Le
5 mai, je vais encore acheter
quelques pièces avant la révision générale
de Ginette. Ce même jour, ma mère, Lucie
et moi allons dans un magasin de motos pour m'acheter
de supers vraies bottes étanches ! Il faut dire
que mes petites baskets deviennent des éponges
à la moindre goutte ! Le
6 mai, je parviens à
réserver sans problèmes par mail la 6ème
et dernière nuitée du voyage en Auberge
de Jeunesse, trouvée sur le site Internet d'YHA. Le
7 mai, je me rends chez
mon ami mécanicien, Patrick, pour qu'il révise
Ginette de A à Z. Tout se passe bien, même
si je dois encore aller acheter quelques
pièces, et retourner le voir dimanche prochain,
14 mai, pour qu'il les installe. Au cours de cette révision,
il change le joint de cylindre, le joint de culasse,
le joint de pot, les segments, décalamine le
piston, vérifie les pièces maîtresses
- mais beaucoup ne sont pas usées -, et il change
la couronne, la chaîne et le pignon. À la suite
de cette visite médicale, Ginette semble se sentir
en parfaite santé ! Il faut que je la teste un
peu avant de partir, bien sûr, mais sans la brusquer
évidemment. Je la sens en forme, je la sens forte,
je suis optimiste, le parfum du Départ approche
! Ce même jour, j'installe réellement sur
Ginette la selle rembourée, et elle
me paraît sensationnelle ! Le
8 mai, mon père
réfléchit à un système pour
que je puisse transporter mon gros sac à dos
sans effort au cours du voyage, et il trouve une excellente
configuration ! Le sac sera posé, debout, sur
l'arrière de la selle, et attaché à
Ginette à l'aide de tendeurs. Il peut d'ailleurs
tenir tout seul ainsi, sans tomber. Je n'aurai ensuite
plus qu'à m'asseoir sur la selle et passer mes
bras par les anses, celles-ci ayant été
réglées de façon à ce que
le sac ne repose plus du tout sur mes épaules.
À l'arrêt, après être descendu du
cyclo, je pourrai pencher le sac en avant jusqu'à
ce qu'il se couche sur la barre de renfort. Le
9 mai, je vais acheter
les autres pièces dont Patrick a besoin pour
finir de bien préparer Ginette. Je passe une
épreuve d'examen à l'université.
Je surligne au fluo sur mes cartes de France
et de Grande-Bretagne l'intégralité de
mon itinéraire prévisionnel. Waouh ! Le
10 mai, à partir de la liste des concessionnaires-garages
que m'a communiquée l'importateur de Peugeot-Motocycles
au Royaume-Uni, je surligne sur les cartes les noms des villes où
je pourrai trouver chacun de ces magasins, en cas de panne.
Un constat : si j'ai un problème, il vaut mieux
que ce soit à Londres, où les garages
pullulent, plutôt qu'en Écosse, où je n'en
trouverai pas à proximité de notre parcours
pendant... 1615 km !! Le
12 mai, je passe un nouvel
examen à l'université. Le
13 mai, je travaille beaucoup
sur la page « Accessoires » pour la mettre à
jour avec toutes les nouveautés récemment
achetées pour ce voyage en Écosse : rétroviseur
droit, matériel de bivouac (duvet, tente, tapis
de sol), trousse de secours, selle rembourée,
sac de randonnée, lampe dynamo. Je passe aussi
pas mal de temps sur mon GPS pour y entrer en mémoire
des séries de points qui me permettront de traverser
Londres, à l'aller comme au retour, sans m'y
perdre en théorie. Je souhaite en cela renouveler
l'expérience qui avait si bien fonctionné
à Coblence l'an dernier, sur le chemin de Neukirchen
(à lire dans les Voyages
2005). Le
14 mai, je vais chez mon
garagiste, et malheureusement certaines pièces
que j'ai achetées le 9 ne conviennent pas, il
faudra donc que j'y retourne. Autre (très ?)
mauvaise nouvelle : je lis dans le Guide du Routard
sur l'Angleterre que pour pouvoir circuler sur le territoire
britannique, tout cyclomoteur, quel que soit son ancienneté, doit porter une plaque d'immatriculation
(officielle bien sûr !).
À J-6 du départ, je ne vois pas vraiment comment
les démarches peuvent être réaliséees
dans les temps ! Je vais faire mon possible, mais si
je n'y parviens pas, il n'y aura plus qu'à croiser
fort les doigts pour que la douane anglaise, à
Dunkerque, m'autorise à prendre le bateau. Sinon,
je pleurerai à en faire monter le niveau de la
mer !!! Le
15 mai, après que
cette histoire ait continué à me torturer
pendant une bonne partie de la matinée, l'espoir
revient. D'abord, je
retrouve finalement dans les archives administratives
de Ginette le certificat de conformité du véhicule, délivré
par Peugeot lors de l'achat du cyclo par mon frère,
en juin 1996 ! J'ai donc à présent tous
les papiers nécessaires pour effectuer la démarche
d'immatriculation. Ensuite,
je comprends
que le seul moyen d'être en règle
dans 5 jours est de trouver un vendeur professionnel
ayant signé une convention avec l'État, qui pourra
me faire remplir le formulaire et à qui je remettrai
les papiers que j'ai rassemblés : à ce
moment, soit il envoie les données par la Poste
au Service d'Immatriculation des Cyclomoteurs (à
Montmorency), et il me donne un papier provisoire garantissant
que j'ai entrepris la démarche ; soit il leur
envoie les données par Internet, et alors il
pourra m'imprimer un papier similaire, qui comportera
en plus le futur numéro de la plaque. Dans les
deux cas, je pense que les douaniers anglais devraient
être satisfaits. Et dans le second cas, avec le
numéro, je peux en plus faire faire la plaque
d'immatriculation et l'installer. Enfin, après avoir passé de nombreux
appels téléphoniques vains (la plupart
des concessionnaires sont fermés le lundi), je
finis par obtenir deux fois le même bon conseil
: un grand magasin Peugeot Motocycles (que l'on m'indique précisément et qui sera
ouvert demain) à Orléans (où je
me rends pour la suite de mes examens universitaires)
pourra effectuer la démarche. Mais ne vendons pas encore la peau de l'ours... Le
16 mai, je comprends qu'effectivement,
il ne fallait pas vendre la peau de l'ours ! Je me rends
à ce magasin orléanais qu'on m'a indiqué.
Oui c'est un vendeur qui peut faire la procédure
d'immatriculation, oui il peut la faire Internet, mais
uniquement pour les cyclos neufs. En effet, dans le
formulaire à remplir sur Internet, il faut des
numéros (notamment un numéro d'homologation
européenne) qui n'existaient pas en 1996 évidemment
! Moralité, la seule solution restante est d'écrire
au Service d'Immatriculation des Cyclomoteurs à
Montmorency, et le vendeur me dit que les démarches
sont longues... donc je n'ai pas d'espoir de ce côté-là.
Un de ces collègues, par contre, me dit que des
gens souhaitant faire immatriculer leur cyclomoteur
vont parfois directement à la Préfecture,
qu'ils demandent alors une plaque classique (comme pour
les voitures) et que de temps en temps, « ça
passe ». C'est mon ultime espoir... J'achète
aussi à ce magasin des pièces qu'il me
fallait, par contre ils n'ont pas une pièce importante
que je cherche à changer avant de partir : les
mâchoires de freins arrière. Il faut les
commander, mais comme je ne pourrai pas les avoir pour
vendredi, ça tombe à l'eau. Je passe aussi
deux nouveaux examens à l'université ce
jour-là. Le
17 mai au matin, je vais
donc à la Préfecture d'Évry. 29 personnes
devant moi. Je patiente. Mon tour vient, j'expose clairement
mon problème à la dame, et sa réponse
sera tout aussi claire : non ce n'est pas possible.
Comme il s'agit d'un 50 cm3, son ordinateur dira non.
Il n'existe plus qu'un seul fichier d'immatriculation des
cyclomoteurs, celui de Montmorency. Bon, d'accord, tant
pis, merci, au revoir. En rentrant chez moi, je téléphone
à Montmorency : réponse franchement négative
là encore. C'est impossible. « Et si je viens à Montmorency avec toutes les pièces
justificatives ? » « Ah non, ça n'est
pas possible, on ne reçoit personne, on ne vous
ouvrira pas les portes ». J'aime l'administration,
j'aime ! Ce sera donc plouf plouf, le suspens va rester
entier jusqu'à samedi soir : traversera ou traversera
pas ? Le
18 mai, je passe mon dernier
examen à l'université. Je suis donc enfin
officiellement en grandes vacances ! Ça fait un poids
un moins, et pris dans l'élan je m'enlève
volontairement du poids vis-à-vis de cette histoire
de plaque d'immatriculation, je commence à prendre
du recul, et les choses avec philosophie ! On verra
bien ! Et si au pire ils ne me laissent pas traverser,
je n'accepterai pas que ces 20 jours soient gâchés,
j'improviserai un « plan B » !... Par contre,
une autre nouvelle vient obscurcir le tableau : apparemment
je vais avoir de la pluie chaque jour pendant au moins
toute la première semaine du voyage ! Pas vingt-quatre
heures sur vingt-quatre sûrement, mais bon, il
va falloir bien s'équiper là aussi, et
être philosophe là aussi. Quant aux bivouacs,
je ne jouerai pas au héros : s'il pleut vraiment trop, je trouverai une Auberge de Jeunesse ou
un Bed and Breakfast. Le
19 mai, je m'affaire
à tout finir de préparer. Un ami rencontré
par Internet grâce à ce site vient me rendre
visite ce matin en moto (SR125) et nous discutons assez
longuement. Je fais quelques derniers achats. Je charge
ma clé mp3 avec la musique que je veux, tout
en prenant soin de laisser un peu d'espace libre pour
y enregistrer des comptes rendus vocaux chaque soir.
Je rassemble dans mon salon TOUTES
les affaires que je dois emporter (en suivant scrupuleusement
ma liste), et ensuite je mets tout dans le sac ! Je
change encore d'avis pour les bidons d'huile : ils sont
vraiment lourds, je décide de ne pas les prendre.
Le sac pèsera malgré tout 20 kg au final ! Je m'étais
conseillé de ne pas dépasser 15... Je
vais aussi conduire Ginette sur 30 km pour la préparer,
la tester, régler quelques dernières petites
choses. Je colle 5 autocollants « FUAJ » sur
le carénage. On dirait qu'elle va partir pour
le Paris-Dakar ! J'appréhende toujours beaucoup
la pluie et le vent qui risquent de s'acharner sur nous
dans les jours qui viennent, mais qu'y faire ? Cela
ne fait-il pas partie de l'aventure, que je recherche
justement ?
- o O o -
Au fil de toutes ces
semaines, j'ai aussi travaillé régulièrement
sur mon
ordinateur :
- il a fallu élaborer la liste détaillée
du chargement que
j'allais devoir emporter, en m'inspirant bien sûr des précédents
voyages. Cependant, étant donné que j'allais partir plus longtemps, sans aucun
relais (pour la Corse, j'avais pu prendre des objets et en déposer chez ma
grand-mère, à Toulon, à l'aller comme au retour), et ayant décidé de bivouaquer
régulièrement là-bas, le chargement pour ce voyage allait
être bien différent (bien plus lourd !)
de ce
que j'avais pu connaître jusque là ! -
peu à peu le budget du voyage, d'abord
écrit dans les grandes lignes et inspiré
lui aussi des précédents périples,
s'est précisé. -
quant à l'itinéraire
(carte et tableau), il a beaucoup évolué, car évidemment
en voyant sur les cartes toutes ces petites routes qui
semblent si jolies, on a envie d'aller partout
! Mais dans ce cas les distances montent très vite
! Par conséquent il faut faire des choix, c'est-à-dire
des sacrifices, ce qui a demandé de la
réflexion, et donc du temps.
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